mercredi 18 novembre 2009

Décrochage, humanitude et réussite

Ce matin, j'ai trouvé ce commentaire d'un internaute laissé sur un site du Reader's Digest où il était question des jeunes du secondaire et du décrochage.  Ma grande de 15 ans est solide dans ses souliers, dans son coeur.  Une belle fille, in and out.  Elle parle de décrochage scolaire, attends ses 16 ans...  Elle est à la maison depuis 1 an et demi et c'est là qu'elle s'est retrouvée, qu'elle a appris à s'habiter et à s'accueillir.  Les maths sont sa bête noire.  Le système aussi.  En lisant ce commentaire, j'ai pris conscience avec plein de résonances en moi, des trucs qui étaient embrouillés par ce que la société laisse planer de ce qui est "correct", de ce qui est attendu des humains qu'on tente de stéréotyper aux max.  Voici cet extrait:

Date: 11/06/2003
Nom: Stéphane Desjard

Commentaires: 
Mon père a eu une entreprise toute sa vie, un garage puis un magasin de pièces automobiles. Il a fait 17 ans de vie politique. 13 ans comme conseiller, puis 4 comme maire. Il est l'un des fondateurs de la ville de Mirabel. Son français est très bon et il compte très bien. J'ai moi-même fait 4 ans de cegep et je possède un d.e.c. en aménagement d'intérieur. Je ne travaille pas du tout dans mon domaine d'études. J'AIMERAIS SIMPLEMENT VOUS FAIRE REMARQUER QUE LE DÉCROCHAGE, ÇA SE PASSE AU SECONDAIRE! Et que le SECONDAIRE… c'est SECONDAIRE. Dans nos basses classes, nous avons appris l'orthographe et la grammaire française. Nous avons appris aussi à calculer. Le problème du décrochage au secondaire, c’est peut-être qu’il y a trop de secondaire...... Je ne parle pas du nombre d'années, mais bien de certaines matières. NOS JEUNES SORTENT DU SECONDAIRE 5 ET ONT SOUVENT UN FRANÇAIS PLUS PAUVRE QUE MON PÈRE ET SA SEPTIÈME ANNÉE. ILS SORTENT AUSSI DU SECONDAIRE ET ONT TELLEMENT UTILISÉ LEUR CALCULATRICE QUE BEAUCOUP NE SAVENT MÊME PAS COMPTER. Il faudrait peut-être s'interroger sur la pertinence et l'intérêt de certaines matières, de certaines méthodes. Et l'abandon de certaines autres. Ma mère a pris autrefois des cours de bienséance. Elle a une onzième année, ce qui est aujourd'hui l'équivalent d'un secondaire 4. Elle n'a pas appris l'algèbre mais à bien se conduire en société. EST-CE QUE ÇA NE MANQUE PAS UN PEU AUJOURD'HUI? J'ai 36 ans et des enfants d'âge préscolaire et primaire, je prône beaucoup la réussite scolaire mais je crois aussi qu'un adolescent qui décroche n'est pas nécessairement un raté. Les grandes compagnies se privent souvent de très bons employés en exigeant le secondaire 5. Autrefois les classes étaient multiniveaux, les familles étaient plus nombreuses, les enfants apprenaient par l'entraide et révisaient très souvent leurs travaux en aidant les plus jeunes à faire leurs leçons et devoirs. C'était valorisant et efficace. Ce qui pourrait enrayer le décrochage c'est peut-être simplement de rendre l'école secondaire plus valorisante, et plus sûrement, de la rendre plus indispensable.